Nous quittons Vancouver pour rejoindre, quelques kilomètres en bus et une traversée d’une heure et demi en ferry plus tard, Nanaimo, sur l’île de Vancouver. Île, île… L’île en question est quand même quasiment équivalente à l’Angleterre en superficie ! Nous ne restons que quelques heures à Nanaimo : Janice et John, qui seront nos hôtes pour les deux prochaines semaines, nous attendent. Direction Gabriola Island, une des nombreuses îles parsemant le pourtour de l’île de Vancouver.
https://maps.google.ca/maps?saddr=Vancouver,+BC&daddr=Gabriola,+BC&hl=fr&sll=51.013117,-114.088499&sspn=0.401757,0.977783&geocode=Faqq7wIdOW6p-CmzT6lD8XOGVDGL84Gb6paRuw%3BFR0z7gId7AWf-CnFBMkdeKeIVDFI2wO_rQOobA&oq=gabriol&mra=ls&t=m&z=10
Notre cottage personnel :), et le b&b, au fond
Nous découvrons « Hummingbird logde », niché sur un pan de colline, au milieu des bois, avec joie. Nous faisons la connaissance de Sandra, une wwoofeuse Allemande avec qui le courant passe tout de suite.
Néanmoins, durant les premiers jours, nous restons sceptiques quant au bon déroulement de notre séjour ici. Tout semble réglé à la minute près : boulot dans le jardin de 8h à 12h puis de 13h à 14h, préparation collective du dîner à 17h45, machine à laver le vendredi. Nous ne dormons pas dans le même bâtiment que nos hôtes (un cottage est réservé aux wwoofeurs). Nous ne partagerons donc avec eux seulement les repas. Hum… On est bien loin des après-midi bière-dvd avec Diane !
Mais ce que nous avons eu tendance à oublier, c’est que différent ne veut pas dire moins bien. Nous commençons à comprendre que le wwoofeur doit exceller dans l’art de s’adapter… Et c’est ainsi qu’au bout d’une semaine, l’échange commence vraiment à naître. Les repas passent de silencieux (voir gênants) à conviviaux et joyeux. On partage enfin de vrais moments de vie et ce qu’on prenait pour des règles devient, pris sous un autre angle et avec bonne humeur, un simple code de bon fonctionnement. Bref, une deuxième semaine au top.
Entre temps, Sandra est partie puis deux compères français sont arrivés. Cécile et Damien. Ah les gens du nord, qu’est-ce qu’ils sont sympa… En tout cas, on ne les oubliera pas ;).
Un habitué du pré d'en dessous
Un mini village de résistants...
... qui se tape de la bonne bouffe hé!
Les salmon berries...
... et les chenilles. Toutes deux très présentes.
Pensée sis' :)
La voisine
et son drôle de mec
Des chenilles...
Encore des chenilles
Toujours des chenilles!
"Kill them all" fut bientôt notre motto. Quel job!
Durant nos heures de travail, nous restons essentiellement dans l’immense et magnifique jardin de Janice et John. On désherbe, on plante, on arrose, on récolte, on tue les chenilles. Bref, tout ce qu’on peut faire dans un jardin quoi ! Janice en connaît un rayon et qui veut apprendre n’a qu’à demander. Ju et Damien se collent aux « travaux d’homme » au besoin. Une french team de choc. À tel point qu’on se fait même embaucher par la voisine pour 15$ de l’heure. Appétissant pour un français qui ne connaît que le smic à 6,9 euros (arf. Je me rends compte que je n’ai pas le sigle « euro » sur les touches de mon ordinateur : Toshiba prévoyait-il déjà l’écroulement de notre monnaie ???). Quelle ne fut pas notre déception lorsque Janice nous annonça que la voisine ne nous payerait, finalement, que 10$ de l’heure… Il semblerait que la crise soit partout.
Les futures courgettes...
.... tomates...
... petits pois...
... et les premières fraises!
Finissant le boulot à 14h, nous profitons de nos après-midis et week-ends pour visiter l’île, ses plages et ses forêts. Et découvrir leurs habitants...
Crédit photo Cécile :)
Ju se découvre une nouvelle passion : la sculpture sur pierre. John en est l’initiateur. Les inuits lui ont appris à sculpter il y a des années maintenant et le lodge est aujourd’hui une véritable galerie d’art. Venons-en au lodge d’ailleurs. Sans parler des sculptures de John, le B&B est une œuvre d’art à lui tout seul. C’est Janice qui a dessiné les plans, et, il y a quinze ans de ça, avec l’aide de quelques amis, ils ont tout construit eux-mêmes. « Toujours en construction », ne cesse de répéter John. Néanmoins, le résultat est réellement beau à voir.
Côté cuisine, Janice assure. Inutile de vous dire qu’après un mois passé aux Etats-Unis, on est tout simplement –affamés, certes, et du coup- heureux, comblés par les plats exquis qu’elle nous concocte. Même si, il faut le dire, les canadiens ont cette fâcheuse habitude (à laquelle on ne se fera jamais) de se contenter d’une soupe à certains repas –si bonne soit-elle-. Terribles chauvins que nous sommes, un des meilleurs moments culinaires passés à Gabriola restera certainement le repas français que nos hôtes nous ont demandé de leur préparer. Salade lyonnaise, galettes de sarrasin bien garnies ET patates à la poêle, délicieuse tarte-tatin. Du gras, de l’excès, du français !
Et voici le résultat!
Une des sculptures de John
Le deuxième étage du lodge
Nous étions sensés passer les deux prochaines semaines sur la « Sunshine Coast », au nord de Vancouver… Changement de programme ! Après avoir reçu une liste interminable de règles plutôt barbantes à suivre chez notre futur hôte, nous décidons d’annuler. John est embêté pour nous, il fouille dans sa mémoire, et là, l’illumination, la solution. Il nous dégote THE place to be : Blackfish Lodge. Un de leurs anciens wwoofeurs y avait passé quelques semaines, et après les récits de ce dernier, Blackfish Lodge était devenu le rêve de John. LE paradis sur terre, selon lui. Ni une, ni deux, nous postulons. Le soir même, nous recevons la réponse… Positive ! Affaire à suivre…
Une nouvelle coupe pour de nouvelles aventure (et pour faire "plus propre" selon John ;) )